S’éveiller en dormant
Le week-end dernier, j’ai eu la joie de participer à un séminaire de Yoga tibétain du rêve, animé par Tenzin Wangyal Rinpoche (1), un enseignant tibétain de la tradition Bön. C’était passionnant ! Dans l’essentiel, il s’agissait de s’exercer au rêve lucide, c’est-à-dire de développer durant son sommeil la capacité de rêver en sachant que l’on rêve. Lorsqu’on y parvient, on ne subit plus ses rêves et on peut commencer à devenir infiniment créateur, notamment lors des cauchemars ou des rêves récurrents. Pour les tibétains, il existe un lien très fort entre ce que l’on vit durant la journée et ce que l’on vit la nuit dans nos rêves. Les événements forts de la journée s’enregistrent dans notre psychisme sous forme de « traces karmiques » (2) qui impactent ensuite la qualité et la nature de nos rêves. Lorsqu’ils sont inconscients, ces rêves viennent renforcer encore ces traces psychiques, conditionnant [...]
Connaissez-vous (vraiment) Abraham Maslow?
La plupart d’entre vous ont sans doute entendu parler de la pyramide des besoins d’Abraham Maslow. L’idée est que l’humain cherche à satisfaire ses besoins selon une hiérarchie bien particulière, allant des besoins physiologiques (eau, nourriture, chaleur, sommeil, etc.), aux besoins de sécurité (intégrité physique, abri, ressources disponibles), aux besoins d’appartenance (famille, amis, communauté), aux besoins d’estime (de la part des autres et de soi-même) et enfin aux besoins d’accomplissement de soi (créativité, spontanéité, recherche de sens et de spiritualité). Maslow nomme les deux premiers « besoins physiques », les deux suivants « besoins sociaux », et le dernier « besoins transpersonnels ». L’hypothèse de Maslow est que chaque besoin nécessite la satisfaction du précédent pour être lui-même satisfait, d’où la notion de hiérarchie des besoins. Ce que l’on connaît peut-être moins du travail de Maslow, c’est qu’il a réalisé une étude approfondie auprès de centaines de personnes chez qui ces 5 besoins étaient simultanément satisfaits. Ces personnes étaient régulièrement traversées par [...]
Quelque chose d’extraordinaire
En ce début d’année nouvelle, il me revient en tête une citation de Carl Sagan, un scientifique et astronome américain connu notamment pour être l’un des fondateurs de l’exobiologie et du programme SETI (1) : « Quelque part dans l’Univers, quelque chose d’extraordinaire attend d’être découvert… ». Je trouve cette phrase particulièrement stimulante, réjouissante et invitante. Et elle me donne envie de la décliner de plein de façon.Avant de commencer ma méditation ou avant un voyage en état modifié de conscience : « Quelque part, au cœur de ma conscience, quelque chose d’extraordinaire attend d’être découvert… ». Et aussi, avant de rencontrer quelqu’un : « Quelque part en l’Autre, quelque chose d’extraordinaire attend d’être découvert… » Ou bien, sur une version légèrement différente : « Quelque part dans la Relation, dans l'Inter-Être (2), quelque chose d’extraordinaire attend d’être découvert… ». Cette phrase nous parle d'ouverture, d’émerveillement et de saine curiosité. Elle est une invitation à l'éveil, à sortir des états de [...]
Se réensauvager
Depuis quelques temps, le mot est entré dans les esprits : éco-anxiété. Aux problèmes personnels déjà lourds avec lesquels beaucoup doivent déjà composer, vient s’ajouter cette information massive, vertigineuse et implacable : les écosystèmes s’effondrent, le climat s’emballe, le vivant est menacé. Pour les personnes qui souffrent d’éco-anxiété, c’est comme être un fœtus dans le ventre d’une mère toxico et condamnée. On se débat pour vivre, mais celle de qui notre vie dépend se meurt. Aucune issue, aucune alternative. Chaque jour, des informations, des reportages, des images nous rappellent l’ampleur du désastre ; nous rappellent aussi et surtout que si notre mère est si malade, c’est de notre faute. C’est nous qui la bousillons, jour après jour, de notre inconséquence. A l’anxiété vient donc s’ajouter une culpabilité crasse, omniprésente. Pour qui se renseigne un peu, il semble que le moindre geste du quotidien – se nourrir, se vêtir, se chauffer, se déplacer [...]
L’autre connexion
L’automne dernier, j’ai voulu faire une expérience : troquer mon smartphone contre un téléphone beaucoup moins smart, un téléphone basique, à touches, qui sert juste à téléphoner. Après avoir fait le constat surprenant qu’il est très difficile de trouver un téléphone qui n’ait pas de connexion internet, et avoir subi les regards perplexes des vendeurs de téléphone (« mais pourquoi vous voulez faire ça ?!), je me suis lancé, en me donnant un mois d’expérience, reconductible. Je fais en effet partie des personnes qui sont facilement addict aux écrans, et j’avais, malgré ma volonté d’avoir un usage raisonné, un usage compulsif. J’avais presque tout essayé : désinstallé des applis, limité l’accès à certains sites, tenté de ne pas amener mon téléphone dans ma chambre, tout cela s’était avéré sans succès. Je m’étais persuadé que cet usage compulsif, comme la plupart de nos addictions, avait pour fonction de tenir à distance mon anxiété [...]