De très nombreuses personnes rejoignent actuellement la conscience transpersonnelle, et cela va progressivement changer énormément de choses dans la société. Alors que la conscience en phase pré-personnelle est essentiellement consacrée à la survie et aux apprentissages tous azimuts, que la conscience en phase personnelle (qui domine actuellement) se concentre sur la recherche du bonheur individuel et la quête de liberté, la phase trans-personnelle est une phase de déploiement et d’ouverture radicale de la conscience. On décrit habituellement ce déploiement comme étant dirigé à la fois en étendue, en profondeur, et dans le temps.
En étendue (déploiement horizontal) car la conscience devient de plus en plus vaste et de plus en plus inclusive. Elle s’ouvre à la richesse des différences entre les êtres, les idées, les cultures et l’ensemble du vivant, tout en reconnaissant aussi ce qui est commun, l’unité qui relie la mosaïque du vivant.
En profondeur (déploiement vertical) car la conscience est de moins en moins limitée à la seule réalité matérielle, celle à laquelle nous donnent accès nos cinq sens, mais elle s’ouvre aux plans invisibles, énergétiques, subtils, au monde causal, et finalement à ces états de conscience/réalité où tout est inclut dans un vécu non-duel.
Dans le temps, car ancrée dans le présent, la conscience s’expand pour embrasser réalités passées et futures, ainsi que la Présence hors-temps.
Cette question d’embrasser les réalités futures, à la fois dans nos choix individuels et collectifs (et donc politiques) semble plus que jamais d’actualité. Dans son livre « The Good Ancestor : How to Think Long-Term in a Short-Term World » (Le bon ancêtre : comment penser à long-terme dans un monde court-termiste), le philosophe britannique Roman Krznaric nous invite à changer radicalement notre rapport au temps pour inclure les générations futures dans nos prises de décision. Il décrit ainsi six moteurs de la pensée à long-terme (1) :
• l’humilité face au « temps profond », qui implique d’avoir conscience que nous ne sommes qu’un clignement de paupières à l’échelle du temps cosmique
• la pensée cathédrale, qui invite à planifier des projets qui dépassent le temps d’une vie humaine
• l’esprit de transmission : faire en sorte que les générations futures se souviennent de nous de façon positive
• la prospective holistique, qui implique de pouvoir envisager les multiples chemins que pourrait emprunter la civilisation
• la justice intergénérationnelle, à savoir tenir compte des sept prochaines générations dans la prise de décisions (!)
• et la vision transcendante : créer les conditions d’un vivre ensemble paisible et heureux pour l’ensemble du vivant à l’échelle de notre planète
Ce déploiement temporel, notamment vers le futur, nous invite donc à ce que les décisions et les actions que nous prendrons au cours de cette nouvelle année 2022, dans nos vies individuelles et dans nos choix politiques, soient bonnes non seulement pour les 12 mois à venir, mais aussi pour 2032, 2122, 2222 !…
Pour ma part, je trouve très stimulant le fait de tendre à habiter pleinement chaque instant présent, tout en réinscrivant chacun de ces instants dans cette perspective temporelle, évolutive et intégrale. Cela donne de la profondeur au temps, cela invite les pensées, les rêves et les espoirs de celles et ceux qui nous ont précédé, ainsi que de celles et ceux qui nous succéderont. Cela enrichit intensément chaque journée, chaque instant vécu.
Je vous souhaite une très belle année 2022, vaste, profonde et… trans-temporelle !
Bien chaleureusement,
Johann
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