Quelque chose d’extraordinaire
En ce début d’année nouvelle, il me revient en tête une citation de Carl Sagan, un scientifique et astronome américain connu notamment pour être l’un des fondateurs de l’exobiologie et du programme SETI (1) : « Quelque part dans l’Univers, quelque chose d’extraordinaire attend d’être découvert… ». Je trouve cette phrase particulièrement stimulante, réjouissante et invitante. Et elle me donne envie de la décliner de plein de façon.Avant de commencer ma méditation ou avant un voyage en état modifié de conscience : « Quelque part, au cœur de ma conscience, quelque chose d’extraordinaire attend d’être découvert… ». Et aussi, avant de rencontrer quelqu’un : « Quelque part en l’Autre, quelque chose d’extraordinaire attend d’être découvert… » Ou bien, sur une version légèrement différente : « Quelque part dans la Relation, dans l'Inter-Être (2), quelque chose d’extraordinaire attend d’être découvert… ». Cette phrase nous parle d'ouverture, d’émerveillement et de saine curiosité. Elle est une invitation à l'éveil, à sortir des états de [...]
Se réensauvager
Depuis quelques temps, le mot est entré dans les esprits : éco-anxiété. Aux problèmes personnels déjà lourds avec lesquels beaucoup doivent déjà composer, vient s’ajouter cette information massive, vertigineuse et implacable : les écosystèmes s’effondrent, le climat s’emballe, le vivant est menacé. Pour les personnes qui souffrent d’éco-anxiété, c’est comme être un fœtus dans le ventre d’une mère toxico et condamnée. On se débat pour vivre, mais celle de qui notre vie dépend se meurt. Aucune issue, aucune alternative. Chaque jour, des informations, des reportages, des images nous rappellent l’ampleur du désastre ; nous rappellent aussi et surtout que si notre mère est si malade, c’est de notre faute. C’est nous qui la bousillons, jour après jour, de notre inconséquence. A l’anxiété vient donc s’ajouter une culpabilité crasse, omniprésente. Pour qui se renseigne un peu, il semble que le moindre geste du quotidien – se nourrir, se vêtir, se chauffer, se déplacer [...]
L’autre connexion
L’automne dernier, j’ai voulu faire une expérience : troquer mon smartphone contre un téléphone beaucoup moins smart, un téléphone basique, à touches, qui sert juste à téléphoner. Après avoir fait le constat surprenant qu’il est très difficile de trouver un téléphone qui n’ait pas de connexion internet, et avoir subi les regards perplexes des vendeurs de téléphone (« mais pourquoi vous voulez faire ça ?!), je me suis lancé, en me donnant un mois d’expérience, reconductible. Je fais en effet partie des personnes qui sont facilement addict aux écrans, et j’avais, malgré ma volonté d’avoir un usage raisonné, un usage compulsif. J’avais presque tout essayé : désinstallé des applis, limité l’accès à certains sites, tenté de ne pas amener mon téléphone dans ma chambre, tout cela s’était avéré sans succès. Je m’étais persuadé que cet usage compulsif, comme la plupart de nos addictions, avait pour fonction de tenir à distance mon anxiété [...]
Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue
J’habite à Charly, un petit village de Haute-Savoie situé à une vingtaine de kilomètres de Genève. C’est un très bel endroit, entouré de forêts peuplées d’animaux sauvages, de pâturages, de rivières, avec une cascade et un petit étang. Le village s’organise autour d’une charmante chapelle classée aux monuments historiques. Il y a une fontaine en pierre où les jours d’été, les enfants jouent à s’éclabousser. Une petite maison ouverte aux pèlerins de Saint Jacques de Compostelle voit se succéder, d’avril à octobre, des pèlerins venus de toute l’Europe. Depuis quelques années, avec plusieurs familles du village, nous nous sommes réunis en association pour mettre en place des activités et des projets visant un vivre-ensemble plus convivial et plus respectueux du vivant. Un ciné-nomade s’invite chez les habitants pour découvrir des films peu connus qui font voyager. Des concerts sont organisés dans la chapelle les jours d’hiver, sur la place du [...]
Points de vue : ne pas s’y fier, mais pacifier
Lorsque je travaille avec des couples en thérapie, la tension est parfois tellement grande que je demande à les recevoir et les écouter d’abord séparément. Bien que je travaille avec une écoute bienveillante et non-jugeante, immanquablement, après avoir passé une vingtaine de minutes avec la première personne, je me dis que l’autre exagère vraiment et qu’il/elle est indéniablement la source des dysfonctionnements de la relation... Puis, après avoir écouté la seconde, je me dis que non, en fait c’est définitivement la première personne qui déconne à pleins tubes et qui devrait se remettre en cause!… :-/ J’ai eu cette même expérience quand j’écoutais les pro et les anti-vaccins, et je l’ai de nouveau quand j’écoute les opinions des uns et des autres à propos du conflit ukrainien. Chacun semble avoir des raisons tout à fait valables de penser ou de se comporter comme ceci ou comme cela, chacun se [...]