Se réensauvager
Depuis quelques temps, le mot est entré dans les esprits : éco-anxiété. Aux problèmes personnels déjà lourds avec lesquels beaucoup doivent déjà composer, vient s’ajouter cette information massive, vertigineuse et implacable : les écosystèmes s’effondrent, le climat s’emballe, le vivant est menacé. Pour les personnes qui souffrent d’éco-anxiété, c’est comme être un fœtus dans le ventre d’une mère toxico et condamnée. On se débat pour vivre, mais celle de qui notre vie dépend se meurt. Aucune issue, aucune alternative. Chaque jour, des informations, des reportages, des images nous rappellent l’ampleur du désastre ; nous rappellent aussi et surtout que si notre mère est si malade, c’est de notre faute. C’est nous qui la bousillons, jour après jour, de notre inconséquence. A l’anxiété vient donc s’ajouter une culpabilité crasse, omniprésente. Pour qui se renseigne un peu, il semble que le moindre geste du quotidien – se nourrir, se vêtir, se chauffer, se déplacer [...]