En pensant à ce qui se passe actuellement dans le monde, je me suis souvenu du livre « Dispelling Wetiko » écrit par Paul Levy il y a quelques années. Wetiko est le nom donné par les Indiens nord-américains à une sorte de « virus de l’esprit » qui se tapit dans les tréfonds de l’inconscient et qui, lorsqu’il n’est pas regardé en face, emporte à leur insu les hommes et les femmes dans une sorte de folie destructrice. A partir d’une grille de lecture très stimulante alliant psychanalyse jungienne, chamanisme nord-américain et symbolisme alchimique, Paul Levy nous éveille dans son livre à ce Wetiko collectif et mondial qui se déchaîne notamment au travers des sociétés capitalistes et de leurs comportements agressifs et destructeurs.
Avec les événements récents autour de la crise sanitaire, qui ne fait que s’ajouter aux multiples crises (écologiques, économiques, politiques….) déjà en place auparavant, nul doute que ce « Wetiko » mondial est toujours bien à l’oeuvre, d’une façon toujours plus violente et insidieuse :-/
Ce que Paul Levy exprime très bien, c’est la double nature à la fois réifiée (externe) et interne de cette dimension psychique collective. Wetiko n’a pas de véritable existence en dehors de nous, et en même temps, en répondant à ses impulsions, nous lui donnons naissance, lui accordant une vie propre, autonome. C’est donc non pas en nous victimisant (« c’est la faute de Wetiko! ») mais en regardant en face par quels biais nous accordons personnellement du pouvoir à cette ombre collective, et en substituant à cela l’affirmation d’autres valeurs, d’autres intentions, que nous pouvons faire évoluer cette situation planétaire dramatique.
D’autant que, toujours inspiré par le travail de Jung et l’enseignement originel nord-américain, Paul Levy affirme qu’il existe, dans cette confrontation consciente à notre ombre, une opportunité unique et profonde de transformation, de libération et de vie nouvelle.
Personnellement, cette période de tension et d’agitation collective m’invite à faire beaucoup de tri dans mes activités, pour me recentrer sur l’essentiel, sur le vivant, le sensible, et sur les relations avec mes proches, avec mes alliés. Elle me pousse à donner plus de place à la contemplation, à ralentir, à écouter. Et à concentrer mes forces sur ce qui compte vraiment.
Bien chaleureusement,
Johann
Laisser un commentaire